La Prestation de Compensation du handicap (PCH)

Le handicap coûte cher, et les frais ont tendance à se multiplier. Heureusement, des aides selon votre situation peuvent vous être accordées, et notamment la PCH, une aide si vous êtes en situation de handicap. La prestation de compensation du handicap (PCH) est une aide financière qui vous est versée par votre département pour rembourser les dépenses liées à votre perte d’autonomie. Son attribution dépend de votre degré d’autonomie, de votre âge, de vos ressources et de votre résidence.

Qu’est-ce que la PCH ?

La Prestation de Compensation du Handicap (PCH) est une aide financière pour le handicap. Elle vise à soutenir les personnes en situation de handicap en compensant leur perte d’autonomie, tant dans la vie quotidienne que sociale. Elle est accordée par la Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées (CDAPH) et versée par le conseil départemental. L’obtention de cette prestation repose sur plusieurs critères, notamment le niveau d’autonomie, l’âge, les ressources et le lieu de résidence du demandeur. Son objectif est de faciliter l’accès aux aides humaines, techniques ou matérielles nécessaires pour améliorer la qualité de vie des bénéficiaires.

Quelles sont les conditions pour bénéficier de la PCH ?

Voici les conditions d’attribution à remplir pour pouvoir bénéficier de la PCH. 

Conditions d’autonomie pour être éligible à la PCH

Pour pouvoir bénéficier de la PCH, vous devez remplir les conditions suivantes :

• Vous rencontrez une difficulté absolue (comprenez : vous ne pouvez effectuer l’action de vous-même) pour la réalisation d’une activité qu’elle concerne votre mobilité, votre entretien personnel, votre communication, ou toute tâche complexe essentielle du quotidien,
• OU vous avez une difficulté grave (comprenez : vous effectuez avec difficulté et de façon altérée une action) pour la réalisation d’au moins 2 activités qui concernent votre mobilité, votre entretien personnel, votre communication, des tâches et exigences générales et relations avec autrui.

Conditions d’âge pour être éligible à la PCH

Si vous êtes adulte

Pour bénéficier de la Prestation de Compensation du Handicap (PCH), vous devez effectuer votre première demande avant vos 60 ans. Cependant, vous êtes affranchi de cette limite d’âge si vous vous trouvez dans l’une de ces situations :

• Vous étiez éligible à la PCH avant vos 60 ans. 
• Ou vous continuez d’exercer une activité professionnelle malgré l’âge de 60 ans passé.

Si vous étiez bénéficiaire de la PCH avant vos 60 ans, vous pouvez continuer à la percevoir tant que vous n’optez pas pour l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA). 

Si vous avez un enfant ou un adolescent

Dans le cas où vous avez un enfant ou adolescent à votre charge et porteur de handicap, vous pouvez percevoir la PCH. Pour en bénéficier, votre enfant doit être âgé de moins de 20 ans et vous devez percevoir au préalable l’Allocation d’Éducation de l’Enfant Handicapé (AEEH).

Conditions de ressources pour bénéficier de la PCH

L’accès à la PCH n’est pas soumis à une condition de ressources. Toutefois, le montant de votre PCH si. Vos ressources de l’année N-1 sont alors prises en compte. Si vos ressources de l’année précédente sont inférieures ou égales à 30 398,54 €, vous pouvez bénéficier d’un taux de prise en charge de la PCH qui s’élève jusqu’à 100% des dépenses qu’il couvre.

 Si vos ressources sont supérieures à 30 398,54 €, le taux de prise en charge de la PCH ne peut dépasser les 80 %.

Seuls les revenus de votre patrimoine sont retenus pour la détermination du taux de prise en charge.

Ainsi, les revenus suivants sont exclus de l’estimation de vos ressources :

• Vos revenus professionnels (salaires et revenus d’activité non salariée), ceux de la personne avec laquelle vous vivez, ceux de votre aidant familial ou de vos parents même lorsque vous vivez chez eux,
• Votre retraite et pension d’invalidité versées par un régime obligatoire,
• Votre allocation de chômage et régime de solidarité, votre allocation spécifique de solidarité, votre allocation équivalent retraite,
• Vos indemnités de maladie, de maternité, d’accident du travail et de maladie professionnelle ou votre allocation de cessation anticipée d’activité en faveur des travailleurs de l’amiante,
• Vos prestations familiales,
• Votre allocation aux adultes handicapés (AAH),
• Vos allocations logement,
• Votre prime d’activité,
• La prime de déménagement,
• Votre pension attribuée en cas de divorce ou de séparation,
• Votre bourse d’étudiant,
• Vos rentes survie ou épargne handicap.

Condition de résidence pour avoir accès à la PCH

Que vous résidiez à votre domicile ou en résidence, vous pouvez bénéficier de la Prestation de Compensation du Handicap.

Si vous vivez à domicile, vous devez résider en France, et si vous êtes étranger, vous devez pouvoir prouver la régularité de votre séjour en France (titre de séjour en cours de validité).

Vous pouvez bénéficier de la PCH même à l’hôpital.

Si vous êtes hébergé en établissement social ou socio-médical, ou encore si vous êtes hospitalisé, vous pouvez bénéficier de la PCH. Si aucun établissement français proche de chez vous n’était en position de vous procurer un accueil optimal, vous pouvez percevoir la PCH tout en étant hébergé dans un établissement d’un pays limitrophe (Belgique, Luxembourg, Allemagne, Suisse, Italie, Espagne).

Cette période à l’étranger ne doit excéder 5 ans et est valable pour la PCH uniquement si la Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées (CDAPH) vous l’accorde. Vous devez demander la PCH avant votre sortie du territoire français.

Montant et versement de la PCH 

Quel est le montant de la PCH ? 

Le montant de la Prestation de Compensation du Handicap (PCH) varie en fonction des ressources du demandeur. Si vos revenus annuels sont inférieurs à 30 398,54 euros, la prise en charge est totale, soit 100 % des montants prévus pour chaque type d’aide. Par exemple, si vous souhaitez aménager votre logement, la PCH peut couvrir jusqu’à 10 000 euros sur 10 ans.

En revanche, si vos ressources dépassent ce seuil, le taux de prise en charge diminue à 80 % du montant prévu. Ainsi, pour un aménagement du domicile initialement estimé à 10 000 euros, l’aide accordée serait alors de 8 000 euros.

À noter que les pensions de retraite et les revenus du travail ne sont pas pris en compte dans le calcul de cette aide, et celle-ci est totalement exonérée d’impôts.

Comment se passe le versement de la PCH ? 

La PCH est une aide qui rembourse les frais réellement engagés, ce qui signifie que le bénéficiaire doit fournir des justificatifs, tels que des devis ou des factures. De plus, si d’autres aides légales similaires existent, comme la majoration pour tierce personne, leur montant est déduit de la PCH afin d’éviter un cumul excessif.

Le versement respecte certains plafonds. Par exemple, l’aide humaine est accordée en nombre d’heures, avec une limite de 9 h 05 par jour. Pour les autres formes de soutien, un plafond financier est appliqué.

Quelle est la durée de versement de la PCH ?

La durée de versement dépend de la nature de l’aide. Pour l’aide humaine (élément 1 de la PCH), un versement ponctuel peut être accordé, mais ne peut excéder deux mois de prestation. Au-delà, le versement reprend sous forme mensuelle, sauf en cas de justification particulière acceptée par le conseil départemental.

Pour les autres types d’aides (éléments 2 à 5), le montant alloué est soumis à un plafond et ne peut être versé que sur une période maximale de 10 ans.

Comment effectuer votre demande de PCH ?

Comment constituer un dossier pour une demande de PCH ?

La demande de Prestation de Compensation du Handicap passe par votre Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH). Vous devez ainsi constituer un dossier auprès de cette institution, en remplissant un formulaire et y joignant les pièces justificatives demandées. Vous devez par exemple fournir un certificat médical.

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Quelles sont les étapes après l’envoi du dossier de demande de PCH ?

Evaluation de la demande de PCH

Une fois la demande de Prestation de Compensation du Handicap (PCH) déposée, une équipe pluridisciplinaire examine les besoins de la personne concernée. Cette évaluation prend en compte son niveau d’autonomie, son environnement et les aides nécessaires à son quotidien. À l’issue de cette analyse, un Plan Personnalisé de Compensation (PPC) est élaboré. Ce document détaille les mesures recommandées, qu’il s’agisse de prestations financières, d’aides humaines ou matérielles, ainsi que des orientations et conseils adaptés à la situation du demandeur.

Décision

Après la phase d’évaluation, le Plan Personnalisé de Compensation est soumis à la Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées (CDAPH).

Cette instance examine le dossier et prend une décision quant à l’attribution de la PCH. Le délai de traitement est fixé à quatre mois à compter du dépôt de la demande.

En l’absence de réponse au terme de ce délai, la demande est considérée comme refusée.

Paiement de la PCH

Si la demande est acceptée, le versement de la PCH est assuré par le service départemental compétent.

L’aide est généralement octroyée sous forme de paiements mensuels, mais certaines dépenses spécifiques peuvent faire l’objet d’un règlement en plusieurs versements. Le premier paiement intervient après la validation du dossier.

Quels recours en cas de décision défavorable d’attribution de la PCH ?

Si la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) rejette une demande de PCH, plusieurs recours sont possibles. Vous pouvez d’abord engager un recours administratif préalable obligatoire directement auprès de la MDPH pour contester la décision. Si ce recours n’aboutit pas, une action en justice via un recours contentieux peut être envisagée. Par ailleurs, il est recommandé d’explorer d’autres dispositifs d’aide auprès de la sécurité sociale, notamment pour couvrir certaines dépenses liées aux établissements sociaux ou médico-sociaux.

Quelles sont les aides couvertes par la PCH ?

La Prestation de Compensation du Handicap prend partiellement ou complètement en charge 5 types d’aides : les aides humaines, techniques, aménagement du logement, transport, aide spécifique ou exceptionnelle, animalière.

Les aides humaines

Ces aides vous permettent d’avoir recours à un service d’aide à domicile, ou encore de dédommager un aidant familial (membre de la famille qui n’est pas salarié pour l’aide qu’il fournit).

Cas particuliers :

Si vous êtes atteint de surdité sévère (à savoir perte auditive moyenne supérieure à 70 décibels) et que votre dispositif d’audition adapté requiert une aide humaine, vous bénéficiez d’un forfait PCH aide humaine de 30 heures par mois, établi sur le tarif « emploi direct ».

Si vous êtes atteint de cécité (à savoir : vision centrale inférieure à 1/20e ou nulle), sur le même principe, vous bénéficiez d’un forfait d’aide humaine de 50 heures à tarif identique.

L’aide technique

Cette aide vous assiste dans l’achat de matériel qui vise à compenser votre handicap. Votre remboursement varie selon l’appartenance ou non du matériel que vous achetez à la Liste des Produits et Prestations Remboursables (LPPR) établie par la Sécurité Sociale.

Pour savoir si votre équipement figure sur cette liste, renseignez-vous auprès de votre Caisse d’Assurance Maladie. 

L’aide à l’aménagement au logement 

Cette aide intervient lorsque votre handicap nécessite un aménagement de votre domicile, si vous résidez chez un membre de votre famille ou de la famille de votre partenaire avec lequel vous formez un couple (concubinage, pacs ou mariage).

Prise en charge de l’aménagement de votre logement :

Si vous avez besoin de déménager pour une raison d’accessibilité ou que vous en faites le choix car aménager votre logement serait trop cher, la PCH peut également prendre en charge les frais de déménagement à hauteur de 3 000 € sur une période de 10 ans. 

L’aide au transport

Cette aide intervient dans le cadre de l’aménagement de votre véhicule et des surcoûts liés à vos trajets. Pour y être éligible, vous devez avoir un permis de conduire portant la mention « poste de conduite adapté ».

Les aides spécifiques ou exceptionnelles

Les charges spécifiques sont des dépenses prévisibles et permanentes liées à votre handicap et qui ne sont pas couvertes par d’autres éléments de la PCH, comme par exemples les frais d’entretien de votre fauteuil roulant.

Ensuite, les charges exceptionnelles sont des dépenses ponctuelles et imprévues qui sont liées à votre handicap et qui ne sont pas déjà couvertes par d’autres éléments de la PCH, comme par exemple les frais de réparation d’un lit médicalisé. 

Taux de prise en charge selon les charges :

L’aide animalière

L’ aide animalière vous aide si vous avez un chien d’aveugle par exemple.

Vous pouvez bénéficier cette aide si vous avez besoin d’un animal participant à votre autonomie (exemple: chien guide d’aveugle). Dans ce cas, le chien doit avoir été éduqué par des éducateurs qualifiés.

Le remboursement peut aller jusqu’à 100% des frais en cas de prise en charge à taux plein (80% à taux partiel) dans la limite de 6 000 € par période de 10 ans.

Aider un proche bénéficiaire de la PCH : comment ça marche ?

Le dédommagement en tant qu’aidant familial pour l’aide apportée à son proche

Lorsqu’un proche apporte une aide régulière à une personne en situation de handicap, il peut percevoir un dédommagement dans le cadre de la Prestation de Compensation du Handicap (PCH). Cette compensation financière vise à reconnaître le temps et l’investissement de l’aidant, notamment lorsqu’il réduit ou cesse son activité professionnelle pour s’occuper de la personne aidée.

Le montant du dédommagement dépend de plusieurs critères, notamment du niveau d’autonomie de la personne aidée et du temps consacré à l’accompagnement. En 2025, il est fixé à 4,50 € par heure d’aide apportée, et peut atteindre 6,75 € si l’aidant a réduit ou arrêté son activité professionnelle.

Ce soutien financier, bien qu’utile, ne constitue pas un salaire et ne permet pas de cotiser pour la retraite. Il est donc recommandé aux aidants familiaux de se renseigner sur d’autres dispositifs complémentaires pour assurer leur propre protection sociale et financière.

Le salariat pour un proche aidant le bénéficiaire de la PCH

Au-delà du dédommagement, un proche aidant peut également être rémunéré sous un véritable statut de salarié si la personne en situation de handicap opte pour cette solution. Dans ce cas, la personne aidée devient employeur et doit déclarer son aidant auprès de l’URSSAF via le Chèque Emploi Service Universel (CESU). Cette alternative permet à l’aidant de bénéficier d’une couverture sociale et de cotiser pour la retraite.

Pour être éligible à ce statut, l’aidant doit être majeur et ne pas être le conjoint, le partenaire de PACS ou le concubin de la personne aidée. Le salaire versé dépend des montants prévus par la PCH, soit 17,25 € de l’heure pour un emploi direct, ou 23 € via un service agréé.

Avec quelles aides pouvez-vous cumuler la PCH ?

Vous pouvez cumuler la PCH avec de nombreuses aides :

• L’Allocation aux Adultes Handicapés ;
• Le RSA (depuis le 6 novembre 2020 la PCH n’est plus comptée dans le calcul du RSA) ;
• La retraite ;
• Les nombreux avantages qu’offre la Reconnaissance de Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH)