Calcul retraite complémentaire : comment ça marche ?

En France, une fois à la retraite, un salarié du privé perçoit ses droits à la retraite acquis au cours de la vie active. Ils se constituent de la retraite de base, mais également de la retraite complémentaire. Le calcul du montant de ce dernier prend en compte plusieurs informations et peut être affecté par l’application de minorations et majorations. Alors comment procéder au calcul de la retraite complémentaire ? On vous explique. 

Qu’est-ce que la retraite complémentaire?

Comment fonctionne la retraite complémentaire ?

La retraite complémentaire se base sur un système de points. En effet, durant la vie professionnelle, les cotisations de la retraite complémentaire servent à acquérir des points. Lors de la liquidation des droits, ces points sont alors convertis en euros. Afin de connaître le nombre de points accumulés, vous pouvez consulter votre relevé de carrière sur votre espace personnel.

À savoir que depuis le 1er janvier 2019, la pension de la retraite complémentaire AGIRC-ARRCO peut subir un bonus ou malus pour les personnes nées depuis le 1er janvier 1957. Ce dispositif a pour but d’inciter les personnes remplissant les conditions d’un départ à taux plein à déplacer ce départ d’au moins un an. Plusieurs cas de figure sont alors envisageables :

• Le salarié ne retarde pas son départ d’un an : il part à la première date possible de taux plein pour sa retraite de base. La pension est alors affectée d’un malus de 10 % pendant 3 ans.
• Le salarié retarde son départ d’un an : il partira avec une pension à taux plein sans malus.
• Le salarié retarde son départ de 2 ans : il bénéficie d’un bonus de 10 % appliqué sur sa pension complémentaire pendant 1 an.
• Le salarié retarde son départ de 3 ans : il perçoit un bonus de 20 % appliqué sur sa pension complémentaire pendant 1 an.
• Le salarié retarde son départ de 4 ans ou plus : il obtient un bonus de 30 % appliqué sur sa pension complémentaire pendant 1 an.

Attention : le malus temporaire de 10 % a pris fin le 1er avril.

Les conditions pour obtenir la retraite complémentaire 

Pour percevoir votre retraite complémentaire, vous devez avoir cessé toute activité professionnelle et remplir certaines conditions d’âge et de carrière.

À partir de 62 ans, l’âge légal de départ à la retraite, vous pouvez demander votre retraite complémentaire, à condition d’avoir validé le nombre de trimestres nécessaires pour bénéficier d’une retraite de base à taux plein. Si ce n’est pas le cas, vous devrez attendre l’âge de départ à taux plein, qui varie entre 65 et 67 ans selon votre année de naissance. Une demande de liquidation de votre retraite Agirc-Arrco est également nécessaire.

Le calcul de la retraite complémentaire

Comment calculer les points de retraite complémentaire ?

Lors du départ à la retraite, les points accumulés sont multipliés par le prix du point du moment. Ce résultat donne le montant de la pension complémentaire versée jusqu’au décès. Chaque année, la valeur d’achat (le coût) du point et la valeur de service (le prix) du point sont revalorisées par le conseil d’administration de la caisse complémentaire. Ainsi, pour l’AGIRC-ARRCO, elle est fixée à 1,4386 euros depuis le 1er novembre 2024.

Quelle est la formule de calcul de la retraite complémentaire ?

Le calcul de la retraite complémentaire est le suivant :

Nombre de points acquis au cours de la vie active X Valeur de service du point au moment de la liquidation des droits = montant de la retraite complémentaire

Exemple de calcul d’une retraite complémentaire

Exemple : Marc a acquis 6 000 points et répond à la condition du taux plein. Le montant de sa pension de retraite complémentaire est de : 6 000 x 1,3498 = 8 631, 6 euros par an, soit 719,3 euros mensuels.

À savoir qu’il n’existe pas de durée minimum de cotisation à respecter dans les régimes complémentaires contrairement aux régimes de base. Ainsi, vous pouvez partir avant l’âge de départ fixé dans les caisses complémentaires à 65 ou 67 ans. Cependant, un « coefficient de minoration » est appliqué sur le nombre de points. Elle s’élève à 1 % par trimestre manquant pour les 12 premiers trimestres manquants (3 ans), puis de 1,25 % par trimestre pour les suivants.

Les majorations familiales

La pension de l’AGIRC-ARRCO peut aussi être augmentée si vous avez des enfants à charge ou si vous avez eu ou élevé au moins 3 enfants.

• Concernant les enfants à charge : vous bénéficiez d’une majoration de 5 % par enfant à charge (enfants de moins de 18 ans, étudiants de moins de 25 ans, apprentis ou chômeurs inscrits à Pôle Emploi et non indemnisés peu importe leur âge, ou invalides). Il s’agit d’une majoration temporaire.
• Concernant les familles nombreuses : si vous avez eu ou élevé au moins 3 enfants pendant 9 ans avant le 16e anniversaire de l’enfant, votre pension AGIRC-ARRCO peut être majorée de 10 %. Cette majoration est accordée définitivement.

Ces deux majorations ne sont pas cumulables entre elles. En effet, c’est la plus favorable qui est appliquée.

Quand et comment est versée la retraite complémentaire ?

La retraite complémentaire est mise en paiement le 1er jour ouvré de chaque mois aux dates indiquées. La date de virement effective sur le compte dépend alors de l’établissement bancaire. Le délai est généralement très court, mais l’opération peut parfois prendre quelques jours.

À savoir que certains retraités touchent leur retraite annuellement ou trimestriellement en raison du nombre de points accumulés.

Cas particulier du TNS  : comment calculer la retraite complémentaire ?

Le calcul de la retraite complémentaire des Travailleurs Non-Salariés (TNS) repose sur un système par points. Chaque année, les cotisations versées sont converties en points, proportionnellement aux revenus de l’indépendant. En fonction de leur statut, les cotisations sont calculées sur deux tranches de revenus, avec des taux différents pour les artisans/commerçants et les professions libérales non réglementées. Ces points sont ensuite additionnés tout au long de la carrière.

Au moment de la retraite, la pension complémentaire est déterminée en multipliant le nombre total de points accumulés par la valeur du point en vigueur à ce moment-là. Toutefois, une décote peut s’appliquer si le TNS prend sa retraite avant d’avoir atteint le nombre de trimestres nécessaires pour bénéficier du taux plein. Une préparation soignée est donc essentielle pour éviter une réduction de la pension.

Comment optimiser le montant de sa retraite complémentaire ? 

• Cotiser régulièrement : Assurez-vous de verser des cotisations de manière continue et optimale tout au long de votre carrière.
• Augmenter ses cotisations : En période de forte activité, optez pour des cotisations volontaires supplémentaires pour accumuler plus de points.
• Travailler plus longtemps : Poursuivre votre activité professionnelle au-delà de l’âge légal permet d’accumuler davantage de points et d’éviter une décote sur la pension.
• Choisir le bon statut : Le choix d’un statut juridique ou d’un régime adapté à votre profession peut influencer vos cotisations et le montant final de la retraite.
• Compléter par des solutions d’épargne : Envisagez des produits d’épargne retraite (PER, contrats d’assurance-vie) pour constituer un complément de revenu et assurer une retraite plus confortable.
• Suivre son relevé de carrière : Vérifiez régulièrement votre relevé de carrière pour anticiper les écarts et ajuster vos cotisations si nécessaire.

Qui peut vous aider à calculer votre retraite complémentaire ? 

Pour estimer le montant de votre retraite complémentaire, le simulateur de retraite proposé sur Mes Allocs est mis à votre disposition. Il vous permet de réaliser une estimation personnalisée en fonction de votre carrière et de vos cotisations. Ce simulateur prend en compte votre âge, vos revenus et vos trimestres validés pour vous donner une projection précise. 

Calcul du montant de la retraite complémentaire erroné : quels sont les recours possibles ?

En cas d’erreur dans le calcul de votre retraite complémentaire, des recours existent pour rectifier la situation. Si vous constatez une anomalie, il est crucial d’agir rapidement. Vous disposez d’un délai de 5 ans pour signaler une erreur auprès de la caisse de retraite à laquelle vous êtes affilié, notamment pour les régimes Agirc-Arrco.

Il est recommandé de consulter régulièrement votre relevé de situation individuelle (RIS) pour identifier toute incohérence, comme des périodes manquantes ou des changements de statut non pris en compte.

Si vous détectez une erreur après la liquidation de votre retraite, vous pouvez toujours demander une révision pour les 5 dernières années. En cas de refus ou de réponse insatisfaisante, vous avez la possibilité de saisir un médiateur ou, en dernier recours, le tribunal compétent pour résoudre le litige. Cette démarche peut permettre de récupérer un montant non perçu.