La retraite progressive est un dispositif permettant aux salariés en fin de carrière d’aménager leur transition vers la retraite. Deux ans avant l’âge légal de départ, il est possible de réduire son temps de travail tout en percevant une fraction de sa pension de retraite, qu’elle soit de base ou complémentaire. Cette période permet également de continuer à cotiser, augmentant ainsi les droits à la retraite définitive.
Jusqu’à 2023, ce dispositif était limité aux salariés du secteur privé, aux exploitants agricoles, aux artisans, aux commerçants et aux agents non titulaires de la fonction publique. Depuis le 1er septembre 2023, la retraite progressive est également accessible aux fonctionnaires, aux professions libérales (médecins, avocats, notaires, etc.) ainsi qu’aux salariés des régimes spéciaux (RATP, SNCF, Banque de France, etc.).
Malgré ces assouplissements, cette option reste peu sollicitée. Le manque d’information, la réticence des entreprises à accorder un temps partiel et la complexité administrative sont les principales raisons de ce non-recours.
Pour être éligible à la retraite progressive, plusieurs conditions doivent être remplies :
Une demande doit être adressée à l’employeur par courrier recommandé avec accusé de réception au moins deux mois avant la date d’effet souhaitée. Depuis la réforme des retraites, un employeur ne peut refuser ce passage à temps partiel que s’il justifie que cette réduction est incompatible avec les besoins économiques de l’entreprise.
Le dispositif de retraite progressive est soumis à plusieurs conditions strictes :
La retraite progressive constitue une solution intéressante pour aménager sa fin de carrière tout en anticipant sa retraite définitive.
Ce dispositif permet de réduire progressivement son activité sans cesser totalement de travailler, ce qui facilite l’adaptation à cette nouvelle étape de vie.
En parallèle, il offre une sécurité financière en permettant de percevoir une partie de sa pension tout en continuant à cotiser pour améliorer ses droits futurs.
Votre demande doit être adressée à la caisse de retraite de votre dernier régime d’affiliation. Pour les salariés du secteur privé, il s’agit de l’Assurance retraite (Caisse nationale d’assurance vieillesse – CNAV). Les travailleurs indépendants doivent s’adresser à la Sécurité sociale des indépendants, tandis que les fonctionnaires doivent contacter leur caisse de retraite spécifique (Service des retraites de l’État, CNRACL pour les agents territoriaux et hospitaliers, etc.).
Si vous relevez de plusieurs régimes de retraite, votre demande unique sera transmise à tous les organismes concernés.
La demande de retraite se déroule en deux étapes :
L’attestation employeur est obligatoire pour les salariés du privé, mais elle ne l’est pas pour les fonctionnaires, travailleurs indépendants ou professions libérales. Une fois votre dossier soumis, il est traité par votre caisse de retraite, qui peut vous demander des précisions supplémentaires. Vous pouvez suivre l’avancement de votre demande via votre espace personnel.
Il faut faire la demande cinq mois avant la date de début souhaitée afin de laisser suffisamment de temps aux caisses de retraite pour traiter le dossier.
Les documents à fournir varient selon votre situation personnelle et professionnelle, mais incluent généralement :
Le traitement de votre demande peut prendre jusqu’à deux mois, selon votre caisse de retraite et la complexité de votre dossier. Il est donc conseillé d’anticiper la demande et de suivre son avancement via votre compte retraite en ligne. En cas de demande de pièces complémentaires, le délai de traitement peut être prolongé.
La retraite progressive peut être suspendue si certaines conditions ne sont plus remplies. Chaque année, la caisse de retraite effectue un contrôle en envoyant un questionnaire. Sans réponse, le versement est interrompu. De même, si la durée de travail ne respecte plus l’intervalle de 40 à 80 %, la pension est suspendue. Une cessation d’activité à temps partiel entraîne également une suspension temporaire jusqu’à la reprise d’une nouvelle activité compatible.
La suppression définitive de la retraite progressive intervient dans plusieurs cas. Elle est annulée lorsqu’une demande de retraite complète est déposée. Elle est également supprimée si le revenu de l’activité à temps partiel atteint ou dépasse celui perçu avant l’entrée dans le dispositif, une mesure introduite par la réforme de 2023. Enfin, la reprise d’un travail à temps plein entraîne automatiquement la suppression du dispositif. Si l’assuré cesse toute activité, il doit demander la liquidation de sa retraite complète, laquelle inclut l’ensemble des trimestres validés durant la période de retraite progressive. Toutefois, le montant total de la pension définitive ne peut être inférieur à celui de la retraite progressive revalorisée.
La retraite progressive peut entraîner une réduction significative des revenus et une complexité administrative.
Il faut avoir moins de deux ans avant l'âge légal de la retraite, avoir validé 150 trimestres et travailler à temps partiel entre 40 % et 80 % du temps complet.
Les pièges incluent la gestion complexe des démarches administratives, le risque de réduction importante des revenus et la suspension possible de la pension en cas de non-respect des conditions.
La retraite progressive est accessible dès 62 ans, deux ans avant l'âge légal de départ à la retraite, qui est progressivement relevé à 64 ans.
À 62 ans avec 120 trimestres, la pension de retraite serait réduite par rapport à celle obtenue avec le nombre de trimestres requis pour une retraite à taux plein.
Oui, il est possible d'arrêter de travailler avant l'âge légal de la retraite, mais cela implique généralement de demander une retraite anticipée ou de bénéficier de dispositifs comme la retraite progressive.