La valeur de ces biens est alors estimée au prix auquel il aurait été possible de le vendre le jour du décès. Cette transmission du patrimoine doit impérativement être déclarée à l’administration fiscale, car elle est soumise à un impôt sous la forme de frais de succession ou droits de succession. Toutefois, un héritier ou légataire peut refuser cette succession et ne pas se soumettre aux frais successoraux qui en découlent.
À savoir que le passage chez un notaire n’est pas requis concernant la gestion des droits de succession. Il est cependant conseillé si le patrimoine du défunt est important ou si sa situation maritale était particulière.
Les frais de succession concernent les héritiers et légataires, c’est-à-dire les personnes désignées par la loi ou un testament pour recevoir une partie du patrimoine du défunt. Toutefois, certains bénéficiaires peuvent être exonérés, notamment :
Si aucun testament n’a été rédigé, la succession suit un ordre de priorité légal :
Chaque catégorie exclut la catégorie suivante. Ainsi, si le défunt est enfant unique, n’a pas d’enfant, mais a encore des parents, alors ce sont eux qui héritent, donc sans compter les grands-parents, les oncles, les cousins, etc.
Le conjoint survivant tient une place particulière dans la succession. En effet, il hérite toujours, cependant sa part dépend du régime matrimonial des époux, et des éventuels autres héritiers, notamment les enfants du défunt. À savoir que seul l’époux a droit à la succession, contrairement à l’ex-époux et le concubin qui sont exclus.
Si le défunt a déjà fait un testament, la réglementation est différente. Cependant, les enfants du défunt et leurs descendants, ou de l’époux survivant en l’absence d’enfant ne peuvent être totalement exclus du droit de succession.
Si la personne décédée n’avait pas d’enfant, mais était mariée, alors ¼ du patrimoine du défunt revient à son conjoint. En cas d’enfants, la réserve héréditaire dépend du nombre de descendants :
75 % pour trois enfants ou plus.
Le reste du patrimoine peut être librement disposé. Si le défunt n’avait pas d’enfant, son époux peut hériter d’au moins un quart du patrimoine.
Un inventaire des biens du défunt est réalisé pour évaluer leur valeur marchande à la date du décès. Cela inclut :
Les actions et obligations.
Les dettes du défunt sont déduites pour obtenir l’actif net taxable.
Chaque héritier bénéficie d’un abattement selon son lien avec le défunt :
7 967 € pour un neveu ou une nièce.
Une personne en situation de handicap peut bénéficier d’un abattement supplémentaire de 159 325 €.
Certains biens sont soumis à des règles spécifiques :
Les héritiers doivent déclarer la succession sous six mois en France métropolitaine et un an pour les décès survenus à l’étranger. Cette déclaration doit être déposée auprès de l’administration fiscale, accompagnée des documents justificatifs nécessaires. Passé ce délai, des pénalités de retard peuvent s’appliquer, augmentant le coût total de la succession.
Le règlement des frais de succession peut se faire selon plusieurs méthodes :
Pour les héritiers rencontrant des difficultés financières, des solutions existent :
Exonérations partielles : dans certains cas, notamment pour la transmission d’entreprises familiales ou de biens classés, une réduction des droits de succession est possible.
Lorsqu’un patrimoine taxable est présent, les droits de succession ne peuvent être évités. Toutefois, il existe plusieurs cas de figure légaux permettant de réduire leur montant tout en préparant sa transmission de patrimoine. Concernant la famille, il s’agit de calculer les droits de succession futurs afin de savoir à quoi s’attendre et anticiper en prenant les dispositions adéquates.
En outre, vous pouvez réduire les frais grâce à quelques dispositifs. À savoir :
Chaque héritier doit s'acquitter des droits de succession correspondant à la part qui lui revient, et en fonction des abattements personnels dont il peut bénéficier.
Vous êtes exonéré du paiement des droits de succession pour les biens suivants : Réversion de rente viagère entre époux ou entre héritiers en ligne directe ; Monument historique, sous conditions (immeubles classés ou inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques) ; Œuvre d'art, livre et objet de collection, document de haute valeur historique ou artistique dont il est fait don à l'État avec son agrément ; Bien forestier ou agricole ; Entreprise individuelle, parts et actions de sociétés ; Logement acquis neuf entre le 1er juin 1993 et le 31 décembre 1994, et entre le 1er août 1995 et le 31 décembre 1995 (l'exonération s'applique uniquement à la 1re transmission du bien) ; Immeuble d'habitation et garages acquis entre le 1er août 1995 et le 31 décembre 1996 (l'exonération s'applique uniquement à la 1re transmission du bien).
Tout héritage, qu'il provienne d'une succession, donation ou d'une assurance-vie doit être déclaré aux services fiscaux afin qu'ils puissent calculer les droits de mutation. Vous pouvez toutefois être exonéré de cette déclaration selon la valeur du patrimoine et votre lien de parenté avec le défunt.
L'assurance vie ne fait pas partie de la succession du défunt. Cela signifie que le capital transmis aux bénéficiaires désignés dans le contrat n'est pas soumis aux droits de succession.
Pour des raisons d'optimisation fiscale, au passage de chaque décennie, il peut être opportun de donner la nue-propriété d'un bien de préférence juste avant votre anniversaire, soit à 60 ans plutôt qu'à 61, à 70, à 80 et à 90 ans.